Au moins cinq des sept objets précieux représentés dans
le tableau de Blaise Alexandre Desgoffe sont visibles au musée du Louvre (seuls
l’arquebuse et le missel n’ont pu être formellement identifiés et référencés à
ce jour) :
1 • Le bouclier (dit « de parement ») du roi
Charles IX, n° d’inventaire MR427 ; plusieurs photos en sont consultables
sur Internet (cliquer sur 11 et 12).
2 • Le casque (ou « morion ») du roi Charles
IX, n° d’inventaire MR426 ; plusieurs photos en sont consultables sur
Internet (cliquer sur 21 et 22).
3 • La main de justice en ivoire dite main de justice du roi Charles V
le Sage (1338-1380), n° d’inventaire MS83 ; une photo de l’objet original est consultable en cliquant
sur le lien suivant : 31.
4 • La paire d’éperons d’or du sacre des rois de
France (dite de Charlemagne ou de Charles V), n° d’inventaire MS86 ; une photo des pièces originales est consultable en cliquant
sur le lien suivant : 41.
5 • Le battant gauche de la grille d’entrée de la
galerie d’Apollon (provenant du château de Maisons) ; plusieurs photos sont consultables en cliquant sur : 51 et 52.
notices du louvre quant aux
armes de charles ix
Le
goût des belles armes était commun au xviᵉ
siècle à toutes les grandes cours européennes. Les Valois se sont également
intéressés à la production d’armes d’apparat. Le casque (MR426) et le bouclier
de Charles IX (1550-1574) ont été réalisés par l’orfèvre Pierre Redon et sont
un des rares témoignages des armes de luxe de la Renaissance française.
Un travail d’orfèvre
Le
bouclier et le casque qui lui est assorti ont été réalisés par Pierre Redon qui
était orfèvre privilégié de la cour des Valois et valet de chambre du roi. Il
est possible de le savoir grâce au paiement que reçut sa veuve Marie de
Fourcroy en 1572 pour ces travaux. Le bouclier, comme le casque, est un
véritable travail d’orfèvre. Il a été réalisé en fer repoussé puis plaqué d’or
et orné en plusieurs endroits d’émaux translucides verts, rouges et bleus ou
blanc opaque. Ce décor émaillé a été appliqué en petites touches sur les
reliefs du décor. Le revers du bouclier est en velours cramoisi brodé
d’arabesques en fils d’or.
Un décor martial
Bouclier : [celui-ci] est orné d’un médaillon
central représentant une scène guerrière où l’on voit un combat de cavalerie
devant une place assiégée et un campement. Il s’agit de l’ultime combat entre
Marius (157-86 av. J.-C.) et Jugurtha (160-104 av. J.-C.), comme le souligne
l’inscription latine. Cette scène rappelle que le consul romain ayant livré
bataille vainquit l’armée numide et que le roi Jugurtha, abandonné par les
siens, fut capturé et emmené à Rome. Ce choix iconographique rappelle
l’influence de l’antiquité gréco-romaine sur la Renaissance. En outre toute la
surface du bouclier est bordée d’une frise sur laquelle court une guirlande de
lauriers ornée de 32 médaillons en émail cloisonné sur or qui contiennent
alternativement des fleurs et la lettre K pour Karolus
(Charles en latin).
Casque : sur chaque face, [celui-ci] est orné d’un médaillon
historié. D’un côté est représenté un camp au milieu duquel des guerriers
s’efforcent de séparer des chevaux furieux. Cette scène est peut-être une
évocation de Diomède dévoré par ses chevaux. De l’autre côté, un combat de
cavalerie se déroule devant une ville assiégée. Complétant ces scènes de
guerres antiques, sur le cimier se trouvent la tête de Méduse d’une part
et un masque de vieillard d’autre part.
Les ornements empruntés au répertoire bellifontain
Bouclier : entre le médaillon
central et la bordure, [celui-ci] est orné d’un réseau de motifs de cuirs, d’entrelacs,
de trophées guerriers, rinceaux, bouquets de fruits, cuirs, masques grotesques
et frises. Le médaillon est surmonté du masque de Méduse et de deux groupes de
guerriers vaincus placés sur des trophées composés de canons. Ces ornements
sont dans la tradition de la joaillerie bellifontaine. Caractéristiques du
Maniérisme et de la Première école de Fontainebleau, ils s’assortissent à l’évocation
historique de la bataille. Le modèle de ces ornements n’est pas connu bien
qu’ils soient très proches des gravures d’étienne
Delaune.
Casque : les ornements visibles
autour des médaillons et sur le cimier sont dans la tradition de la joaillerie bellifontaine.
Tout le fond du casque est noirci et couvert de motifs de cuir, d’entrelacs et
de trophées guerriers. Rinceaux, bouquets de fruits, cuirs, masques grotesques
et frises d’oves sont cantonnés au niveau du cimier et au rebord.
Les cartels du musée du
Louvre
Bouclier : Pierre Redon, orfèvre,
vers 1572, Paris, fer repoussé et ciselé plaqué d’or ; émaux translucides
et opaques. Revers : velours brodé d’or. H. : 68 cm. ; L. :
49 cm. Acquis en 1793 pour le muséum central des Arts (futur musée du Louvre).
MR427, aile Richelieu,
1er étage,
Charles-Quint,
Salle 24,
Vitrine
9.
Casque : Pierre Redon, orfèvre,
Paris, vers 1572, fer repoussé et ciselé plaqué d’or ; émaux translucides
et opaques. Acquis en 1793 pour le muséum central des Arts (futur musée du
Louvre). MR426, aile Richelieu,
1er étage,
Charles-Quint,
Salle
24,
Vitrine 9.
Références
« Le morion et le bouclier du roi Charles IX »,
in la Revue des Arquebusiers de France, n° 56, 1973, pp. 5-6, par Henri Reverseau,
conservateur au musée de l’Armée (voir document suivant). Mme Muriel Barbier s’est inspirée de cet
article pour rédiger les notices du Louvre consacrées aux deux objets
précités, notices que nous avons amalgamées ci-dessus.
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